TEMPI FA

LA CROCIERA CORSARA DI HASSAN VENEZIANO

ET IL SACCHEGGIO DI SARTENE NEL 1583

GIANNI DE MORO

Dossier instruit par Dominique Benetti 8-H-11.213.411,  Bruno Perrard et Taï Pietri.

Traduction

                        LA RAZZIA  BARBARESQUE  SUR SARTENE  EN  1583

                        Michel  LOCCI (d’après une publication de Gianni DE MORO)

 

     Dans le dernier quart du XVIème siècle, la Régence barbaresque d’Alger vit une période de grande prospérité, en particulier sous la domination du roi Hassan, dit Veneziano, qui dirige le gouvernement en 1583 ; sa politique est empreinte d’une grande agressivité au plan international et, dans ce cadre, se trouve réactivée, à grande échelle, la piraterie en Méditerranée.

     Au cours de cette fin de siècle, la République de Gènes avait intensifié son obéissance à la couronne d’Espagne et c’est dans ce contexte, que se déchaine l’offensive maritime de la flotte algérienne : intensification brutale des actions navales entre 1583 et 1587, actions qui vont générer, pour les populations côtières corses et ligures, un climat de terreur qui rappelle celui qui avait sévi vingt ans plus tôt.

     Dés la fin de 1582, la « taïfa des Raïs » qui regroupe les commandants de navires de la flotte d’Alger, devient une structure militaire aux ordres du Roi  Hassan et une nouvelle stratégie d’attaque est mise au point : elle comporte des objectifs précis, à atteindre en un temps limité, au cours d’opérations d’envergure menées en un temps très bref mais avec des moyens importants. La vague offensive algérienne, ainsi menée, se révéla d’une redoutable efficacité tout en échappant aux flottes chrétiennes.

     À cette époque, la Corse comptait parmi les côtes les plus exposées à l’agression barbaresque mais la réponse militaire génoise était plus centrée sur les cotes ligures. Les dramatiques razzias algériennes sur plusieurs localités de l’ile, entre 1583 et 1590, conduiront rapidement à la mise au point de stratégies défensives pour la Corse mais le rôle ingrat de première victime de ce nouveau type d’agression, échût à Sartène, petite cité agricole du sud de l’ile dont l’attaque, au printemps 1583, devait démontrer combien le système de défense était désormais vulnérable vis-à-vis de l’agression barbaresque.

     La mise en défense du littoral sud de l’île avait déjà été demandée depuis plusieurs années, en particulier pour protéger l’activité des corailleurs ligures dans les mers de Figari, mais le sud de la Corse, région peu habitée, avait été délaissé : la construction d’un ouvrage défensif important à Port’Erice (futur Campomoro), ouvrage de soutien pour tout le secteur côtier, a été décidée mais le commissaire d’Ajaccio, Giuliano Canevari, a privilégié un autre projet sur le littoral de Sagone ( réalisé en 1582) ; c’est le dramatique événement de Sartène qui déclenchera, enfin, la construction des forts et tours du littoral du sud ouest de l’ile.

      À l’origine des incursions algériennes en Corse dans les années 80, un renégat corse appelé

Mammi Longo ou Mammi Corso, singulier et tristement célèbre déjà dans les chroniques de l’époque ; corsaire sous le contrôle théorique de la Taïfa algérienne, il mène sa propre guerre personnelle contre son ile d’origine et ses actes paraissent relever d’intentions purement terroristes pour obtenir un impact psychologique de masse.

     En février, Mammi a effectué un débarquement sur la côte orientale, vers Pinarello, et, par une opération de surprise d’une indéniable qualité stratégique, il a attaqué les gros villages de San Gavino, Carbini et Paccianittoli, à tente milles de la mer, démontrant qu’aucune localité, même située dans l’intérieur, ne pouvait se considérer comme à l’abri d’une attaque.

     Le 30 mars, Mammi est de nouveau en Corse avec six galiotes, signalé dans une crique à trois milles de Bonifacio : il utilise là, une tactique tout à fait différente, lançant des embuscades sur les chemins côtiers à moins d’un mille de la mer.

     Ces attaques lui permettent de tester les capacités de progression de ses troupes vers l’intérieur de l’ile et de juger la réactivité du système génois de surveillance côtière ;              de retour en Alger, les résultats des opérations sont exposés et les informations exploitées pour des opérations ultérieures de plus grande envergure telle que celle qui sera menée au printemps contre Sartène.

     Mais quelques mois plus tôt et en plein hiver - janvier 1583 - c’est un village de la Rocca situé à quelques milles de Sartène à peine, Arbellara, qui est victime d’une razzia barbaresque au cours de laquelle la quasi-totalité des habitants est emmenée en captivité, soit près de cent trente personnes : il est vraisemblable que cette opération a contribué à la préparation de celle du printemps suivant contre Sartène.

     Le 11 mai 1583, une importante flotte quitte le port d’Alger, vingt galères et galiotes de gros tonnage portant environ deux mille fantassins ; l’expédition est commandée par le roi Hassan Veneziano en personne (fait rare) et toute la garde janissaire du palais est engagée.   Une route directe est choisie pour éviter d’être repéré, cap sur le nord-ouest de la Sardaigne ; la traversée s’effectue lentement en raison d’un calme plat imprévu et c’est seulement au soir du 24 mai que la flotte atteint l’ilot de l’Asinara où elle fait une courte halte ; au coucher du soleil, le 25 mai, l’expédition reprend la mer, proue vers le nord-ouest, évitant soigneusement les vigies des bouches de Bonifacio ; elle atteint la côte sud ouest de la Corse : l’objectif est  la plage du cap Senetosa dans une zone de cote inhabitée et dépourvue de surveillance.

      Les navires accostent en silence et le débarquement s’effectue en ordre militaire : mille cinq cent arquebusiers et trois cent archers avec enseignes, tambours, échelles et même, quelques pièces d’artillerie montée. La force d’assaut se met rapidement en marche, guidée

par Mammi Corso, le même qui avait mené les expéditions de repérage.

     En raison de la faible visibilité et par méconnaissance des lieux, la troupe perd son chemin et, sans l’aide d’un berger rencontré par hasard, Martino de Paccionitoli, les agresseurs se seraient perdus dans le maquis. Il fallut plusieurs heures aux Algériens pour gravir les trois cent mètres de dénivelé du col de Giuncheto, puis redescendre le versant sud de la vallée du Fiumiciccoli( ?), rejoindre les hauteurs de Bocca Albitrina, au dessus de Sartène, et préparer la mise en place militaire ; la pénétration à l’intérieur des terres s’était ainsi effectuée sur une distance d’environ vingt milles, sans éveiller le moindre soupçon.

     L’attaque de la cité débuta en pleine nuit, deux heures avant le lever du soleil, avec un total effet de surprise selon la tactique bien connue des razzias barbaresques. L’enceinte de la ville comportait une muraille solide bien que sommaire, appuyée par un rempart dans la zone de San Damiano ; c’est justement là que se situait le point faible de cette défense car les Turcs avaient occupé des positions qui dominaient complètement cette zone.

     Un détachement d’environ quarante hommes s’approcha pour entrer en action mais ils furent découverts par les veilleurs corses alors que, à l’aube, ceux-ci se préparaient à ouvrir les portes de la ville : dans la cité endormie, l’alarme fut immédiate et la population fut rapidement frappée de panique avec des réactions diverses :

   - certains, guidés par le curé Vinciguerra, se précipitèrent pour escalader les murs avant l’arrivée des assaillants et se dispersèrent dans la campagne ou se réfugièrent dans une maison-tour isolée appartenant à Miguele di Pietro,

   - d’autres se munirent d’armes et coururent sur les remparts, aux ordres du Podestà, Andrea Ciccanese : il revint à ces derniers, peu nombreux à vrai dire, de soutenir l’assaut des Barbaresques, ceux-ci s’approchaient des murailles en tirant des coups d’arquebuse tandis que face à la porte de la ville, un canon fut mis en batterie.

     La résistance des Sartenais fut acharnée car soutenue par le désespoir : on se défendit avec des épées, des poignards, des piques et toutes sortes d’armes peu performantes, car, selon la loi génoise en vigueur, le nombre des armes à feu était strictement limité. Les Janissaires escaladèrent les murs à l’aide d’échelles qui avaient été trainées par les navires, puis portées à travers les sentiers du maquis tandis que d’autres assaillants mettaient le feu à la porte principale de la ville avant de la défoncer au prix de nombreux morts, dont un « cappo » nommé Mammi Gancio. Les défenseurs, longtemps protégés par les parapets de la muraille, furent rapidement débordés, on devait compter six morts seulement, parmi lesquels des notables ainsi que trois femmes touchées alors qu’elles participaient à la défense.

     Une fois la ville investie, les Algériens désarmèrent les derniers défenseurs, réunirent les habitants sur la place principale et tous les captifs furent attachés en de longues files. Ensuite,

Mammi Corso autorisa la mise à sac de la ville : le pillage des maisons fut long et méthodique, mais le butin faible, en raison de l’extreme pauvreté des habitants ; l’église paroissiale fut profanée de même que l’oratoire, le palais du Podestat fut saccagé, le presbytère fut incendié et les flammes se propagèrent rapidement aux pauvres maisons voisines : l’incendie fut tel que la colonne de fumée du brasier était visible de toute la région.

     Pour le retour vers la côte, les Barbaresques choisirent un itinéraire plus facile, le long du fleuve Rizzanese jusqu’à la plaine de Tavaria et le rembarquement fut organisé sur cette vaste plage où les navires étaient venus se positionner entretemps.

     Le triste bilan de cette incursion est relaté dans un rapport du Commissaire Canevari établi quelques jours plus tard à Ajaccio : environ trente six morts et quatre cent vingt captifs, soit la quasi-totalité des habitants de la région, guère plus de quinze personnes en réchappèrent.

      Avant d’appareiller vers Alger et selon un rituel bien connu à cette époque, la bannière du  « rescatto » (rachat) fut hissée au mât des navires mais bien peu furent ceux, fortunés, en état de payer, comptant, leur liberté ; comme devait l’écrire plus tard le malheureux Podestà Ciccanese :  « nous sommes devenus esclaves, moi et ma femme enceinte, trois fils, une fille et un fils est mort ; est aussi esclave, le Cancelliere avec l’un de ses fils et le Cavallero avec la moitié de sa famille ; avec tous ceux du pays, nous sommes trois cent quatre vingt seize… »

      La nouvelle de la prise de Sartene par les Turcs se répandit rapidement dans toute l’île, mais aussi, bien au-delà du milieu insulaire et cet événement réveilla, dans l’imaginaire collectif, la terreur du Turc, comme en témoigne la relation du patricien gènois Antonio Roccatagliata, contemporain des faits (…) Plus concrètement, le succès retentissant de l’opération doit être attribué aux grandes capacité militaires de Mammi Corso et à la parfaite exécution tactique d’un plan bien préparé, selon une stratégie mise au point depuis vingt ans.

     Et pourtant, la surveillance littorale, bien que sommaire, était effective : le détachement de chevau-légers, basé à Ajaccio,  se trouvait en alerte depuis le dimanche 22 mai, quelques jours avant le débarquement turc, alors que le Commissaire Canevari avait envoyé le capitaine Geronimo Roccatagliata vers Porto Pollo où avaient été vues des galiotes suspectes. Surpris lui-même par les événements, il ne pût qu’assister, le matin du 26, de loin et sans pouvoir intervenir, à l’impressionnant spectacle de l’embarquement des Turcs et de leurs prisonniers sur les vaisseaux algériens à la plage de Tavaria, se bornant à recueillir des informations fragmentaires en envoyant des éclaireurs en avant.

     À peine constatée la gravité du désastre, une estafette fût envoyée à Ajaccio, pour le Commissaire Canevari : celui-ci s’empressa d’expédier des dépeches pour avertir les lieutenants de Corte et de Balagne ainsi que le Gouverneur à Bastia ; le Commissaire de Bonifacio, Montaldo, envoya de son coté, des notes confuses et alarmantes, sur la foi d’informations récoltées auprès d’un voyageur en provenance de Sartène : on confirmait l’exceptionnelle puissance de cette force conduite par le roi d’Alger (vingt vaisseaux dont

huit grosses galères et douze galiotes, celles-ci d’au moins vingt bancs) la terrifiante information de l’usage de pièces d’artillerie et, par-dessus tout, l’intention des Turcs de poursuivre leurs opérations en d’autres points de l’île.

     Le Capitaine Garessi fût chargé de se rendre à Sartene avec sa compagnie pour constater les dommages et organiser la région, mais, surtout, pour tenter de récupérer les documents administratifs et les mettre en lieu sûr.

    Dés qu’il eût connaissance de ce débarquement et de son envergure, le Gouverneur Fiesco se préoccupa de transmettre l’information dans la crainte d’autres attaques qui pourraient concerner des lieux éventuellement éloignés : une dépeche fût confiée au premier navire en partance de Bastia vers la côte ligure, destinée au gouvernement génois et une autre pour les autorités du lieu de débarquement afin de diffuser au plus vite des messages d’alarme.

     Ce ne fût que le 29 mai que Canevari pût établir une première relation des faits, reposant sur le témoignage de ceux qui avaient participé aux pour parlers avec les Turcs à Tavaria ;

«  il m’a été rapporté que les navires étaient au nombre de dix neuf, la majeure partie en grosses galères ; le roi d’Alger, en personne, était sur place ainsi que le capitaine des Janissaires ; débarquèrent mille trois cent turcs guidés par Mamy Corsale qui les conduisit à Sartene où ils arrivèrent une heure avant le jour, mais, ceux du pays, ayant été avertis, se mirent en défense et commencèrent à les combattre ; toutefois, les assaillants étant en grand nombre, avec un fort contingent d’arquebusiers et équipés de deux « smerigli » ( canons), ils durent céder, d’autant que les attaquants les surplombaient depuis un lieu élevé nommé San Damiano ce qui leur permit de brûler la porte et de mettre à bas la muraille, qui était construite en pierres ; ils pénétrèrent alors dans la ville et firent prisonniers tous ceux qui s’y trouvaient, au nombre de quatre cent vingt en tout. Se sauvèrent quinze ou vingt qui se jetèrent en bas des murailles tandis que cinq ou six hommes étaient tués dans la cité et une trentaine à l’extérieur des murs. Le Podestà avec sa femme enceinte et deux de ses fils, le Canceliere et son fils sont restés captifs. A l’issue de la capture, les Turcs sont retournés à la marine et ils ont quitté la côte la nuit suivante »

.     Ainsi, les galères algériennes sont reparties le soir du 27 mai et on perdit bien vite leur trace. Passé capo di Muro, les Sanguinaires et capo di Feno, elles entrèrent, avant l’aube, dans le golfe de Sagone et abordèrent à l’embouchure du Liamone ; dans le but de surprendre Vico,   mille trois arquebusiers furent débarqués sur la plage, mais ils furent aperçus depuis la tour de Sagone qui tira plusieurs coups qui seront entendus dans toute la région : les paysans se rassemblèrent en armes et purent ainsi faire face au Turcs qui, après une progression de quatre milles dans l’intérieur, furent contraints à se retirer.

     Cette nouvelle attaque, bien qu’en échec, suscita une inquiétude croissante parmi les autorités insulaires car une telle armada pouvait attaquer n’importe quelle localité en dehors des Présides, en particulier, Terravecchia, près de Bastia  ainsi que la Balagne ; d’ailleurs, des informations recueillies auprès de fugitifs, évoquaient de nouvelles cibles à venir…

     Peu après le coucher du soleil du 29 mai, la flotte barbaresque parvint à la Revellata de Calvi, un débarquement fut immédiatement préparé pour attaquer Calenzana mais, ayant trouvé le pays en armes, les Turcs rembarquèrent. Les vaisseaux restèrent en vue encore une journée, capturant deux barques au large de Calvi, puis, dans la nuit du premier juin, ils repartirent et ne furent plus revus.

     Le facteur surprise étant désormais absent, Hassan et Mammi décidèrent le retour vers Alger après une brève apparition sur la riviera ligure où ils furent immédiatement signalés : ils étaient ainsi partis depuis vingt deux jours. La flotte se sépara et les Raïs reprirent leur liberté  tout au long de l’été, des raids barbaresques se répétèrent dans le sud de la Corse, attribués aux Raïs débandés après l’expédition principale.

      Le sort malheureux de Sartene fût ressenti comme une calamité jusqu’à Gènes même : il s’accompagnait d’une véritable amputation démographique pour le sud de la Corse et constituait une terrible démonstration d’efficacité des méthodes de guerre adoptées par Hassan Veneziano.

     Avec cette incursion, la vie de la région, complètement dépeuplée, se trouvait brutalement interrompue : le gouverneur envoya sur les lieux, le Podestà de Levie (« delle Vie ») Andrea Androvandi qui avait dirigé, l’année précédente, la « podesteria » de Sartene ; bien informé de la vie locale, celui-ci établit un rapport très pessimiste, d’où il résultait que la contrée était désormais déshabitée : avaient réchappé seulement 197 personnes, entre hommes, femmes et enfants, soit le tiers des habitants qui étaient pour la plupart des bergers qui ont pu se sauver avec leur famille ; il avait donné l’ordre à la population de réintégrer les maisons mais, tant que la sécurité ne serait pas assurée, les habitants préféraient passer la nuit dans les bois…

Des tours de garde ont été instaurés et les hommes valides, de plus de quinze ans, ont été répartis en sept escouades de quatorze hommes mais leur participation est très déficiente.

     Particulièrement grave est apparue la situation patrimoniale et il a paru indispensable de sauvegarder, sous une forme ou une autre, les droits des personnes emmenées en captivité,  sur leurs maisons et leurs terres : pour exemple, le cas de ce grec qui trouva la mort dans l’attaque et dont les enfants furent emmenés captifs, laissant de modestes biens sans qu’il soit possible de trouver des parents pour les accepter. Il a fallu, de toute façon, faire appel à de nouveaux habitants pour enrayer la terrible débâcle démographique et en tenant compte des dégâts subis par de nombreuses habitations – c’était là un signe évident qu’on n’avait pas d’espoir de rachat pour ces captifs de faibles ressources-

     Au plan militaire, des mesures furent prises pour réparer les portes de la ville qui avaient été brulées lors de l’assaut tandis que, dans une lettre du 29 août, le Podestà Androvandi conseilla de restaurer la muraille en utilisant main d’œuvre et contributions de toutes les pièves « di qua dai monti » et de pourvoir la ville d’un nombre suffisant d’arquebuses, avec réserves de poudre, plomb et mèche sans lesquelles toute défense serait illusoire. Dans l’immédiat, les nouveaux habitants seraient protégés par une garnison fixe de quinze soldats ; il apparaissait, par ailleurs, indispensable de construire un nouveau palais public bien que les archives aient été irrémédiablement perdues.

     Le Podestà insistait sur l’urgence de la prise de mesures sous peine de l’échec de réinstallation de nouveaux habitants : « en l’état actuel de la cité, personne ne reviendra y habiter et même, les propriétaires de biens sont prêts à les abandonner après la terrible épreuve passée ; si Sartene est abandonnée, c’est, en peu de temps, toute la Rocca qui sera la proie des Turcs »

      Entretemps, sur la côte d’Afrique, dans la chaleur terrible de l’été algérien, trois cent quatre vingt seize sartenais avec leur Podestà, découvraient les souffrances de la captivité en terre barbaresque.

 Cet article est tiré de la publication de l’historien Gianni DE MORO

  « la crociera corsara di Hassan Veneziano e il saccheggio di Sartene nel 1583 »

  Bulletin des Sciences Historiques et Naturelles de la Corse, n° 652, 1987

 En annexe, copies de documents tirés de l’Archivio di Stato di Genova (fond Corsica)

             - la liste nominative des habitants restants, des victimes et des captifs, établie par le           Maestro Landolfino di Simone, sur demande du Podestà Androvardi. 

             - la lettre écrite en captivité, par le Podesta Ciccanese, le 15 aout 1583, pour solliciter    son rachat par les autorités génoises.

  


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