cinq cents soldats : Giudice occupa le château de Cinarca; ensuite de quoi, il ne se fit plus appeler  Giudice della Rocca  -nom qu’il avait pris après l’occupation d’Istria et de Rocca di Valle- mais Giudice de Cinarca. (e).

Giudice de Cinarca occupa toute l’Ile, laissant les seigneurs locaux régenter leurs territoires aux conditions fixées par lui dans une assemblée générale qu’il tint en 1264, dans l’église de la Canonica de Mariana : à savoir que les appels de ces seigneurs devaient aller à lui ;  que les populations payeraient des tributs annuels : les plus riches trois livres de Gênes, les moyens deux livres, les pauvres une livre; lesdits tributs, là où il y avait des seigneurs  locaux, iraient à ces derniers par son intermédiaire à lui; mais là où personne n’avait rien à voir


 

(e) Pietro Bizzaro, dans les annales de Gênes, au livre sur la guerre avec Pise, p. 979 écrit ceci : « On dut s’occuper à nouveau de l’Ile de Corse. La plupart en effet des villes de cette Ile avaient fait récemment défection d’une manière honteuse, abandonnant la foi jadis prêtée et les vieilles obédiences. Si bien que les pisans, profitant de tentatives de rébellion, pour soulever toujours de plus grandes foules, s’efforcèrent plus d’une fois, par leurs envoyés, d’appeler aux armes toute la République de Corse et que Giudice de Cinarca, toujours  très hostile aux génois de nature, jouissant chez les siens d’une grande autorité, sollicitait les esprits incités des insulaires de faire complètement défection et les y poussait. On disait qu’il était corrompu par des largesses et plus encore par des promesses, à tel point que lui-même, plein d’espoir et déjà presque certain de réussir, occupa de très nombreuses places et qui n’étaient pas de médiocre importance; entre eux (pisans et Giudice) un pacte mutuel avait été signé : si les ligures (génois) tentaient par les armes de récupérer ces places, les pisans eux-mêmes devaient participer pour une égale moitié aux frais communs ».

Parle également de Giudice de Cinarca, Agostino Giustiniano, évêque de Nebio, dans les annales de gênes imprimées en 1537 p.104 et 110.

N.D.T.

Giudice en effet, une fois maître de toute la Corse, y avait organisé l’administration et la justice, avait régularisé les impôts, fixé et limité les pouvoirs des seigneurs locaux.

Il devait succomber, en 1299, à la coalition de ses deux protecteurs successifs. Trahi et livré aux génois par un de ses fils naturels, Salnese, gouverneur au château d’Istria, Giudice finit ses jours, aveugle et presque centenaire dans un cachot à Gênes, en 1307.

(cf. Arrighi, op. Cit. p.28)

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