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Cette
opération a eu lieu en vertu de la loi du 9 GaI an I2, dont j'ai l'honneur
d'adresser ci-joint une expédition à Votre Excellence.
La
disposition du remboursement des 25.000 f. au trésor public sur les centimes
additionnels de ce département qui y est énoncée, non seulement n'a jamais été
exécutée mais elle n'a pas même fait l'objet en aucun temps des délibérations
du Conseil Général du dept ni de diligences de la part du Gouvernement. Il
n'en a été en conséquence fait mention sur aucun budget des Exercices écoulés
depuis l'an douze, et cet article était entièrement oublié.
Le
directeur de l'Enregistrement et des Domaines de ce département me demande
aujourd'hui, par sa lettre du 28 Juillet que je mets également ici sous les
yeux de V. E., de faire rentrer la somme de 25.000 f. au trésor Public en la
faisant verser au Receveur des Domaines de Nice pour ce payement des valeurs
remises en échange du Palais épiscopal.
.
Quelque
juste que soit cette demande conforme à la disposition de la loi du 9 Gal an
I2, il m'est bien impossible d'y satisfaire non seulement dans le moment
,actuel mais même de très longtemps, quelque fussent la participation et les
efforts du Conseil Gal.
.
Ce
département présente annuellement un déficit sur ses recettes qui s'est accru
jusqu'au jourd’hui à la somme de I64.483 f. Il va l'être encore de celui de
cet exercice. Cette position n'est susceptible d'aucune modification
avantageuse, et ne peut être changée que par les secours puissants de S. M. ou
dans peu tout service, tout crédit, toute confiance seront au dernier degré
d’épuisement. S'il fallait ajouter aujourd’hui les 25.000 f. réclamés aux
charges du département, il serait cruellement obéré, et même, cet
accroissement produirait avec beaucoup de découragement des difficultés
d'impositions et de perceptions presque insurmontables.
L'agriculture,
l'industrie et toutes les ressources du département ont été calculées avec
tant de vérité pour leur juste valeur dans la fixation des impositions,
qu'il n'y a plus que pénurie, embarras et obstacles à craindre pour tout ce
qui y serait ajouté. On ne peut pas non plus se porter sur des espérances d'améliorations,
et il n'y a vraiment de ressources pour ce département, appauvri par une réunion
de causes dévastatrices amenée par sa position, que dans la munificence de Sa
Majesté, l'appui et les bienveillantes dispositions de Ses Ministres. Je viens
solliciter les vôtres, Excellence pour obtenir de S. M. l'Empereur la remise
en faveur du département de la somme de 25.000 f. réclamée par la Régie des
Domaines pour le Palais Episcopal de Nice.