GIAN PIETRO DA BASTELICA

 
Buste de Sampieru Corsu

Buste de Sampiero Corsu

Sampieru de Bastelica, dit Sampieru Corsu, né le 23 mai 1498 à Bastelica et mort le 17 janvier 1567, fut la première figure du nationalisme corse. Il est, avec Pascal Paoli et Napoléon 1er, le plus célèbre des corses.


Biographie

Sampiero Corso serait en réalité, d'après les historiens contemporains de Sampiero (De Thou, Ceccaldi, Merello) né près de la tour de Minusto, aujourd'hui détruite, à l'époque terre Bastelicaise, aujourd'hui Bastelicaccia, probablement entre deux transhumance. Une partie de la population bastelicaise descendaient au mois de septembre octobre pour ne remonter qu'a la fin juin.

Roturier, bien que sa mère soit de petite noblesse (Cinarchese da Bozzi) mais non de basse extraction, le grand chef corse débuta à 14 ans dans la carrière des armes, servant Jean de Médicis, puis le pape Clément VII et, en 1530 Hippolyte de Médicis.

À partir de 15635, sa destinée et celle de sa famille seront attachées à la Maison de France. Il se couvre de gloire dans les armées d e François 1er, se bat aux côtés de Bayard, et reçoit, en 1547, le grade de colonel, commandant l’ensemble des « bandes » corses au service du roi François Ier.

Comme le voulait l’usage à l’époque, il reçoit le surnom de Corso, qui indique son pays d’origine et qui reste attaché à sa renommée. Il tire de ses talents militaires et de sa bravoure au combat une importante richesse.

En 1545, il épouse, à l'âge de 47 ans, une jeune noble insulaire, Vannina d'Ornano, âgée de 15 ans, dont il aura entre autres Alphonse.

Dans la lutte pour la suprématie en Europe que se livrent les deux grandes puissances continentales d’alors, la France vise à s’assurer une plate-forme stratégique en Corse lui permettant d’affaiblir l’ennemi espagnol à travers son allié génois et Henri II décide d’apporter son aide à Sampieru pour une première expédition militaire en Corse.

En 1553, à la tête d'une alliance franco-turque, Sampieru débarque dans l'île et parvient à soulever l'étendard de la révolte. Avec ses alliés, les Ornano, famille de sa femme Vannina, il rallie à lui le peuple, les familles des capurali et les seigneurs.

Il remporte quelques succès sur les Génois commandés par l’amiral Andrea Doria, mais cette guerre tourne court car la France est préoccupée par le rapprochement entre l'Angleterre et l'Espagne..

Bastelica, statue de Sampieru

Corsu, place du hameau de Santo

La couronne rappelle le maréchal de Thermes et Sampieru en 1555. Un armistice est conclu à Vaucelles en 1556 et met fin aux hostilités pour cinq ans.

La Corse demeurera, moyennant la réoccupation de Bastia et de Calvi par Gênes, encore possession française durant quatre années, administrée mollement par le général Giordano Orsini (parfois « francisé » en Jourdan des Ursins), membre d’une grande famille romaine et qui avait servi sous les ordres du maréchal de Termes.

La défaite française de Saint-Quentin en 1557 et la signature du traité du Cateau-Cambrésis en 1559 va précipiter le retour de la Corse dans le giron de Gênes. Lors de la signature du traité, les émissaires français tentent bien de conserver l’île à la couronne, mais ils doivent y renoncer pour conserver Calais, Metz, Toul et Verdun.

Nommé gouverneur d’Aix-en-Provence en 1560, Sampieru Corsu est ensuite nommé ambassadeur extraordinaire en Turquie par le roi de France.

Il a laissé son épouse et ses enfants en sa demeure de Marseille mais la jeune femme se morfond et se laisse manipuler par le précepteur de ses enfants, l’abbé Michel-Ange Ombrone, espion génois. Vannina vend alors les biens de Sampieru et s’embarque pour la capitale ligure. L’ayant appris, son époux fit intercepter le navire. Il jugea alors sa femme et la condamna à mort. Elle accepta la sentence, le suppliant seulement de l’étrangler de ses propres mains plutôt que de la livrer au lacet du bourreau, ce que fit Sampieru.

Avec l’appui de Catherine de Médicis, Sampieru revient en Corse en 1564 à la tête d’une petite troupe de Corses et de mercenaires gascons. Une fois encore il gagne quelques combats peu significatifs, mais se trouve vite isolé, sans l’aide de la France et épuise ses forces. La population se lasse et les grandes familles font défection et se rallient à Gênes.

La famille d’Ornano offrit deux mille ducats d’or à qui ramènerait la tête du colonel tandis que Gênes en promettait quatre mille. Il tombe dans une embuscade, le 17 janvier 1567, à 71 ans. Parmi les mercenaires corses au service de Gênes se trouvaient trois cousins de sa femme. Sa tête est exposée par les Génois à Ajaccio.

Son fils Alphonse d'Ornano sera Maréchal de France.

Sa vie et surtout l’histoire du drame de son couple a fait l’objet d’un opéra Sampiero Corso, écrit par Henri Tomasi, créé au Grand Théâtre de Bordeaux, le 6 mai 1956.

La légende veut que Shakespeare se soit inspiré de l’histoire de Sampieru étranglant sa femme Vannina coupable de trahison, après que celle-ci eut demandé à mourir de ses mains pour créer le personnage d’Othello.


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