LE SERMENT DE BASTIA
« Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes et sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir Français ».
Le serment de Bastia pour confirmer 1789
Au Pascal Paoli, vaincu par les troupes du roi de France en 1769 et
instrumentalisé par les fascistes et irrédentistes contre la France marâtre
(A Francia matrinia), les Corses, très majoritairement, opposent le Pascal
Paoli qui a voulu l'adhésion de la Corse à la Révolution française : «
Je préfère de beaucoup la fusion de la Corse avec les autres provinces
françaises, à une indépendance proprement dite. Ou bien on nous en
priverait, ou bien quelqu'un la vendrait, ou s'en rendrait le tyran » ;
déclarait-il en 1790. Plus tard, en 1802, il confirme dans une lettre à
l'Abbé Giovannetti : « Louons le ciel,
À... libertés et bonnes lois, cela
notre pays l'a obtenu avec la France grâce à l'un de nos compatriotes (NDLR
: Napoléon). Dans le système présent de la politique européenne nous
n'aurions pu jouir de ce bien en formant un Etat
C'est dans le droit fil de ces déclarations que les Corses réagissent aux visées annexionnistes du Duce, exprimées solennellement par son gendre, le comte Ciano, le 30 novembre 1938. Aussitôt sont organisées en Corse de puissantes manifestations. Le 4 décembre à Bastia, la foule acclame le serment lu par Jean Ferracci, le président des anciens combattants de la région bastiaise : « Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes et sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir Français ». Un mois après, les 2 et 3 janvier, le président du conseil, Daladier vient en Corse pour essayer de rassurer une population inquiète à la pensée que l'appartenance de l'île à la France pourrait être négociée avec les forces de l'Axe. Craintes d'autant plus justifiées que des voix s'élèvent - et pas moindres : celle de Pétain pour décrier l'acte fondateur de la Nation : « 150 années d'erreurs » ; craintes avivées parce que les démocraties ont capitulé à Munich quelques semaines auparavant. Dans le journal l'Humanité, Gabriel Peri met en garde : « Pas de Munich pour la Corse »