Mon premier soin a été de
recourir à Messire Paolo-Vincenzo
Colonna d’Istria, Marquis de Galliano, qui se trouve à Savone. Lui, avait déjà
recueilli des papiers et écrits concernant ladite famille et il les avait fait
légaliser par l’évêque et le gouverneur du lieu, les avait envoyés à son
Excellence le connétable Colonna, afin qu’ils les reconnaissent pour
authentiques et les déclare tels, ce qui fut fait sans hésitation par ledit
Prince.
Ayant reçu dudit Seigneur
Vincenzo les papiers dans l’état où ils avaient été envoyés à Rome, je
considérais comme certain de parvenir, grâce à eux, à mon but, et je ne tardais
pas à les envoyer au Conseil supérieur de Corse.
Ces documents admis et
approuvés sans la moindre contestation, me furent rendus en même temps qu’était
pris un arrêt dudit Conseil.
Mon âme ne serait pas en
paix et je n’aurais pas l’impression d’avoir mis la dernière main à
l’entreprise commencée, si je ne donnais pas à mes coseigneurs une relation de
toutes mes démarches et si je ne remettais pas à chacun d’eux en particulier un
exemplaire de ce qui fut toujours et demeure leur éternel honneur. Pour
réaliser plus aisément ce projet, j’ai jugé à propos d’éditer le présent livre,
ce que j’ai fait reconnaître et approuver dans cette ville, de façon que chaque
exemplaire puisse servir en tous temps à la famille Colonna d’Istria de preuve
authentique ; par ailleurs un tel nombre d’exemplaires pourra résister aux
menaces de destruction par le temps, les circonstances, les changements, alors
que le seul original pourrait succomber et périr. J’ai voulu enfin compenser de
la sorte, en donnant quelque publicité à tous ces titres, la période ou les
troubles et les vicissitudes en avaient presque effacé le souvenir.
Ce livre contiendra donc une
généalogie très exacte de la maison Colonna d’Istria. Il s’appuiera sur les
témoignages des écrivains contemporains qui en ont fait mention. On verra
ensuite les copies d’investitures faites par la Banque de San-Giorgio et par la
République de Gênes en faveur des seigneurs d’Istria, ainsi que les titres,
honneurs et charges dont ils eurent toujours leur part. Tout cela sera suivi
des concessions les plus diverses, tant de la part des Sérénissimes Collèges
que des autorités de Corse ; puis les diplômes et lettres honorifiques envoyés
à diverses époques par les Sérénissimes Magistrats de Gênes à de nombreux
membres de ladite famille.
J’ai ensuite annexé les
reconnaissances faites aux Seigneurs d’Istria par les Cardinaux (1) et par le
Connétable Colonna____________________________________________
N.T.D.
(1)
En fait, nous trouvons une seule lettre de Cardinal,
celle d’Ascanio Colonna, page 71.
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