que,
voulant user, envers leurs vassaux et sujets, de leur clémence habituelle plutôt
que de la rigueur, ils se sont résolus à complaire audit Giocante, le
mandataire, et à accepter l’offre dudit Noble Ercole, pour imiter en cela
notre Seigneur Jésus-Christ, qui ne veut pas la mort du pêcheur, mais qu’il
se convertisse et vive. Etant donné en fin que susdit Noble Giocante,
Procurateur comme dit déjà, se présente ici à nouveau, prie et implore à
genoux de leurs Illustrissimes Seigneuries ledit pardon.
En
conséquence, son Excellence et leurs Illustrissimes Seigneuries, poussées par
les raisons énoncées ci-dessus, ont remis et pardonné audit Ercole et audit
Noble Giocante, son Procurateur ici présent venu ici pour recevoir ce pardon,
toutes les offenses, fautes délits et péchés qu’a pu commettre ledit Noble
Ercole. Et de même il lève toutes les peines qu’il aurait pu encourir
de quelque façon que ce soit, depuis le premier jour de ladite rébellion
jusqu’à l’heure présente, aussi bien en lésant un particulier dans sa
personne, ses biens ou ses affaires, qu’en lésant les soldats et l’Etat de
leur Illustrissime Seigneurie : de telle sorte que cette rémission soit générale
et absolument universelle ; ils acceptent et font rentrer dans leurs bonnes
grâces ledit Noble Ercole, ainsi que sa femme et ses fils, et le réintègrent
dans son état et son rang de jadis, comme s’il n’avait jamais failli. Ils
veulent et déclarent qu’il ne soit pas, pour les susdits motifs et pour
quelqu’un d’entre eux, molesté ni tourmenté, dans sa personne ou ses
biens, tant féodaux qu’allodiaux ou particuliers, et cela sans limitation
dans le temps, &c.
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