Monseigneur Jean-Baptiste Colonna d'Istria
Corse Matin (Date inconnue... ou, 4 septembre 1988)
Il y a deux cent trente ans naissait Mgr Jean-Baptiste Colonna d'Istria, évêque des pauvres |
|
Régie par les seigneurs
Colonna d'Istria, la «Pieve» de Cruscaglia connut des périodes de
paix ; la foi religieuse dominait et les coutumes qui régnaient dans le
bas Moyen Âge ; une piété profonde dont Mgr Jean-Baptiste Colonna d'Istria
fut l'héritier spirituel.
D'une longue période de calme, l'histoire n'a retenu qu'un évènement et une figure , celle de Mr Jean-Baptiste Colonna d'Istria. L'évènement, c'est en 1792 le passage de Napoléon Bonaparte, alors commandant des gardes nationaux d'Ajaccio qui, lors d'une mission à Bicchisano, est reçu à la «Torra Soprana». Il y fait la connaissance d'un jeune abbé, fils de la famille, qui le reçoit. Né le 4 septembre 1758, Jean- Baptiste Colonna d'Istria a fait ses premières études au couvent de Bicchisano, puis des études en théologie à Aix-en-Provence où il s'est fait remarquer par sa sagesse et son austérité. Ordonné prêtre en 1782, il vient d'étudier la théologie à Pise et à Florence comme Rome. On lit dans les cahiers de Sainte-Hélène les propos suivants de Napoléon, rapportés par le général Bertrand, à la date du 25 février 1821 : «J'ai couché chez un Colonna d'Istria, quand j'étais chef de bataillon, on me logea dans une belle pièce située dans une grande tour, que la famille conservait comme un témoignage de son illustration. Je vis là un abbé auquel je demandai : «Comment cette tour n'a-t-elle pas démolie dans les guerres civiles ? Je n'en sais rien mais elle est restée». |
«J'ai fait depuis, cet abbé Colonna, évêque de Nice, il était janséniste et quand sa famille vint le trouver, croyant éprouver quelque bien-être de sa nouvelle situation, il les fit tous embarquer, disant qu'il ne voulait rien leur donner, q'il réservait tout pour les pauvres». Évêque de Nice de 1802 à 1833, Jean-Baptiste Colonna d'Istria fut en effet remarqué par son esprit de charité. Lorsqu'il se retira, il voulut vivre dans le couvent de Sainte-Sabine, à Rome,dont son frère Paul était prieur. Il refusa sa pension qui lui était offerte et fit même vendre sa croix pectorale et son anneau en disant : «Je ne veux pas descendre dans le tombeau en apportant quelques choses des pauvres». Décédé le 2 mai 1835, il fut d'abord inhumé dans l'église de Sainte-Sabine à Rome, où l'on peut voir encore aujourd'hui sa pierre tombale. Mais le peuple de Nice voulut qu'il repose à la cathédrale Sainte-Réparate et sa dépouille y fut transférée, en grande pompe, et inhumée le 13 août 1853. Sa tombe, de marbre blanc, le représente toujours entre un vieillard agenouillé et une mère de famille, symbole de son inépuisable charité. Mgr Jean-Baptiste Colonna d'Istria n'avait jamais oublié son village natal ; chaque année, il envoyait une somme d'argent pour doter une jeune fille vertueuse, et l'église de l'Annunziata, à Bicchisano, garde son calice en vermeil ainsi que plusieurs ornements pontificaux, souvenirs inoubliables d'un passé ô combien merveilleux. |