ISTRIADES 2013


L'héraldique

 

Le site que j'ai  le plaisir de gérer est doté d'un outil de mesure d'audience. Ce logiciel permet un compte-rendu journalier de l'activité de la veille, à savoir, le nombre de visites ainsi que le nombre de pages ouvertes, en France comme à l'étranger.  Pour chacun des pays l'indication géographique se limite aux  seules régions, PACA, Poitou-Charentes, Alsace, Washington, Québec, etc. sans plus de détails et sans possibilité de relier les pages ouvertes avec un pays ou une région, ce, pour la  formule que j'ai choisie, c'est-à-dire la version gratuite.

Il ressort de ces statistiques, l'intérêt marqué pour tel ou tel sujet. Ainsi, j'ai pu noter une forte curiosité pour les pages consacrées à l'héraldique et à la noblesse. Je dis "Je", parce que je suis seul à disposer d'un droit d'accès aux coulisses du site. Il va de soi que la porte est ouverte à qui voudrait s'y intéresser.

De ces deux thèmes, l'héraldique et la noblesse, nous  retiendrons le premier pour cette journée. L'autre, la noblesse, pouvant être traité, a proxima volta.

Nous aurions souhaité l'intervention éclairée de Monsieur Laurent Granier, héraldiste et peintre-héraldiste, auteur de cette peinture qui a servi de matrice à l'atelier de broderie. Malheureusement, tributaire d'un agenda très chargé, celui-ci a dû décliner notre invitation.

C'est pourquoi je me propose, bien modestement,  d'ouvrir non un débat, du moins vouloir expliquer ce qu'est l'héraldique.

En préalable, il convient de lever une imprécision de vocabulaire s'agissant des termes suivants :

Le terme « blason, blasons » tel qu’il est utilisé par le grand public est une impropriété, due à une confusion puisque dans le vocabulaire héraldique, il désigne la description des armoiries traduite en mots. Le blason ne désigne pas l’écu ou les armoiries.

Le blason est la langue des armoiries, elle possède un lexique (issue du Français médiéval) et une syntaxe qui lui sont propres. C’est la seule langue au monde qui décrive des images avec fidélité. Le blason permet de fixer par écrit un dessin ou de le transmettre sans avoir recours à l’image.

Les termes « armoiries » ou « armes » (toujours au pluriel) sont donc à utiliser pour désigner soit le contenu d’un écu, soit l’écu et ses ornements extérieurs (heaume, tortil, couronne, cimier, lambrequins, devise, cri, supports, tenants ou soutiens, bannières, ordre de chevalerie…).

On ne porte pas un blason, on porte des armoiries. C'est ainsi ! Je n'y suis strictement pour rien.

Un peu de droit ou qu'en est-il de la loi ?

Ceci en quatre points :

  1. L'usurpation d’armoiries / Les armoiries homonymes

  2. Armoiries et lignée

  3. Usurpation de titres et de couronnes nobiliaires

  4. Enregistrements d’armoiries, protection de ses armes

1- L'usurpation d'armoiries et armoiries homonymes

Bien que que nous soyons en République, la loi française considère en effet les armoiries comme un accessoire inaliénable du patronyme, qu’il soit noble ou non.  L’honnêteté invite fortement de ne pas utiliser des armoiries qui ne nous appartiennent pas. User indûment des armoiries d’autrui peut coûter, très cher…

Il faut savoir que tous, individu ou personne morale, administration, collectivités etc. avons droit à des armoiries. Cela n'a jamais été un privilège de la noblesse, de même qu'elles n'induisent pas une quelconque appartenance à cet ordre.

Les armoiries sont un bien propre attaché à un nom.

2 -Armoiries et lignée

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les armes sont attachées à une lignée familiale et pas au seul nom patronymique. Plusieurs familles homonymes dont le berceau est le même espace géographique n’ont pas forcément de liens de sang. Donc, toutes ne posséderont pas d’armoiries. Dans ce cas de figure, la seule solution pour savoir si une famille possède bien des armoiries -armoiries existantes- est de constituer une généalogie ascendante .

Je pense que pour nous, la preuve est faite.

3 -Usurpation de titres et de couronnes nobiliaires

Il est absolument contraire à l’éthique  d’ajouter une couronne de rang nobiliaire à des armoiries non-nobles. Un particulier ne peut utiliser une couronne nobiliaire pour timbrer ses armes sans être en mesure de prouver une filiation directe attachée au titre héréditaire correspondant.

Sachons par ailleurs qu’en France, aucun titre de noblesse ne peut être légalement vendu ou acheté, le titre de noblesse étant également considéré par la loi comme un accessoire indissoluble du patronyme.

L’Association d’entraide de la Noblesse Française (A.N.F.) et son équivalent dans différents pays européens veille aussi à ce que ce genre de délits soit connu et puni. À cet égard, nous sommes reconnus par l'A.N.F. Si je ne me trompe, la démarche en reconnaissance a été effectuée par Jean.

4 -Enregistrements d’armoiries, protection de ses armes

Il n’y a jamais eu en France de véritable enregistrement de l’ensemble des armoiries comme cela s’est toujours fait, par exemple, en Angleterre.

L’État français n’enregistre pas les armoiries des citoyens. Aucun organisme officiel en France n’est habilité à le faire puisqu’il n’existe aucune autorité héraldique française.

Il n’y a donc que trois solutions pour protéger ses armoiries d’une éventuelle usurpation selon le principe juridique de la date certaine :

  • Le dépôt légal par le biais d’une publication qui y soit soumise ;

  • Le dépôt sous archives notariales permet également de faire date certaine. Les archives notariales sont régulièrement versées aux archives départementales dont elles dépendent ;

  • L’acte sous seing privé : le moyen le plus simple et le moins cher de faire date certaine est de s’adresser un courrier recommandé avec avis de réception et de ne pas l’ouvrir. Ce courrier doit comprendre le blasonnement des armes ainsi qu’une copie de leur représentation et, bien sûr, l’identité complète du propriétaire. En cas d’usurpation des armoiries par un tiers, il suffira de faire ouvrir ce courrier par le tribunal compétent.

En France, les armoiries dites "historiques," par exemple, déjà existantes sous l’Ancien Régime, (ce qui est notre cas) relèvent du droit coutumier selon lequel l’usage vaut propriété.

Venons en aux origines de l'héraldique

L'héraldique est la science du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries. Elle plonge ses racines dans le système féodal du Moyen Âge. Elle n'a pu s'épanouir qu'à partir du moment où des expériences militaires, telles que, et particulièrement, les Croisades, ont rendu vraiment indispensable l'identification, rapide et sans équivoque, du combattant et de la nation à laquelle il appartenait. Porter la marque distinctive d'une nation était une nécessité pour ceux qui, après avoir quitté leur patrie, se heurtaient à l'étranger à un obstacle linguistique que seuls les lettré pouvaient franchir, grâce au latin.

À une époque où la force primait sur le droit, ou plutôt était le droit, le principal devoir du vassal consistait à être toujours prêt à accompagner son suzerain dans les poursuites guerrières de ses objectifs et à le soutenir en personne. Aussi longtemps que ces entreprises n'ont concerné que des poignées d'hommes armés, il n'était pas nécessaire de les distinguer de façon systématique. On savait toujours à qui l'on avait affaire. Il en fut tout autrement lorsque la première croisade contraignit les Européens à mener à bien une vaste entreprise guerrière en commun avec leurs voisins, tout en maintenant leur cohésion entre compatriotes.

Un premier moyen très simple de se reconnaître consiste à porter des marques de couleur à des endroits convenables de l'équipement. Le procédé est fondamental : on l'utilise encore, sur les chars d'assaut et sur les hommes. En 1968 une simple bande blanche a suffit à distinguer des tanks identiques de l'armée tchèque, les chars soviétiques intervenant en Tchécoslovaquie : les envahisseurs ne pouvaient tirer que sur les engins démunis de la bande blanche. Ce fut tout aussi simpliste vers 1100. Un certain sentiments  national s'exprima, puis se renforça, par le choix de couleurs distinctives pour les contingents nationaux des croisés. D'autre part, l'évolution de l'armement, et de l'armure en particulier, rendait l'homme méconnaissable sous son heaume fermé. Il fut dès lors indispensable de porter des insignes aisément identifiables sur son armure, à l'instar du tankiste sur son char d'assaut. Ces insignes consistaient en un objet approprié fixé au casque, en marques distinctives de couleurs appliquées sur des pièces d'armure, spécialement le bouclier. Par ailleurs on a tenu compte du climat du pays qui imposait plutôt le col ouvert et le short, plutôt que la carapace de cuir et d'acier ! Le chevalier franc a dû se protéger du soleil par un couvre-nuque, vous verrez son importance.

Ainsi se sont trouvés réunis les trois éléments constitutifs de toutes armoiries : l'écu, le casque ou heaume et le volet (couvre-nuque) qui donnera naissance au lambrequin. Le développement des armoiries restera toujours tributaire, en ordre principal, de celui de l'art militaire.

En raison du lien personnel existant entre le suzerain et son vassal, on a considéré, dans les premiers temps, que les armoiries représentaient une personne plutôt qu'une famille. Le jeune écuyer  n'entrait pas dans la vie active aux côtés de son père, mais bien aux côtés de son parrain de chevalerie. Cependant, le fait que le vassal parvint peu à peu à rendre son fief héréditaire influença les armoiries, qui devinrent de plus en plus des symboles juridiques : devenant plus stables, elles devinrent héréditaires dans les familles et permanentes pour les institutions ou les offices.

Je reprends, en partie, cette dernière phrase : "Cependant, le fait que le vassal parvint peu à peu à rendre son fief héréditaire." Dans la société médiévale, basée sur l'économie rurale et sur la possession de la terre, il existait deux types de propriétés foncières : l'alleu, impliquant la propriété héréditaire intégrale du sol, et le fief, possession du souverain concédée à un vassal pour qu'il puisse y trouver ses moyens de subsistance et remplir ainsi son devoir  de service. La tendance du vassal fut naturellement d'assurer le bénéfice de son fief à ses descendants, ce qui conduisit à rendre le fief héréditaire.

À cet égard retenons que la Corse et a fortiori l'ISTRIA était un fief, son souverain,  le Pape. Nos ancêtres étaient ainsi dénommés : feudataires  d'Istria. Oserais-je une opinion ? Je ne crois pas que dans l'esprit de nos aïeux, comme dans les faits, la frontière entre l'alleu et le fief, ait été jamais définie. Feudataire sur le papier, mais propriétaire héréditaire de sang. En fait l'utilisation du vocable feudataire par Gênes et consort, déniait juridiquement aux Istria le droit de propriété des terres.

Dès le XIIe siècle, les armoiries ont été soumises à des règles, toujours valables et pratiquement inchangées depuis qu'elles ont été formulées et consignées avec précision par des spécialistes de profession : les hérauts d'armes.

Les règles développées par ces hérauts sont basées sur les usages de la guerre médiévale ; la considération dont elles ont joui découle de l'importance des activités militaires à cette époque. À la guerre ou au tournoi, chacun devait être identifié le plus vite possible et sans erreur.

De cette nécessité découle la règle fondamentale, dite de la contrariété des émaux, selon laquelle on ne peut mettre métal sur métal, ni couleur sur couleur.

Les métaux sont au nombre de deux, soit l'or et l'argent pour lesquels la représentation picturale est le jaune pour l'or et le blanc ou neutre pour l'argent.

Bien que la couleur soit une caractéristique très importante, elle n'est pas apparente quand les armoiries figurent sur des sceaux, des monnaies, voire des sculptures sur des édifices ou des meubles. Ces armoiries sont non peintes, ou la peinture en a été effacée.

Pour cette représentation monochrome des armoiries les couleurs sont, dans ce cas, représentées par des hachures conventionnelles.

Or Argent

Dans tout écu, il y aura dès lors une part appréciable d'or ou d'argent.

Les émaux sont au nombre de 7

Gueules

Azur

Sable Sinople

Pourpre

Orangé Tenné

Le nombre croissant d'armoiries ainsi que la diversité ou la richesse des mtifs ont conduit à une autre règle, fondamentale, la partition de l'écu : On appelle partition la division régulière en plusieurs zones géométriques d’un champ, d’une charge ou d’un élément d’une partition précédente.

Les quatre partitions de base sont :

·         1. le parti, c'est celui qui nous concerne

·         2. le coupé

·         3. le tranché (G/D)

·         4. le taillé (D/G)

L'écu non partagé, se dit plein

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Charge : pièce sur laquelle une autre est posée. C'est le cas des armoiries de Paolo Vincenzo, marquis de Galliano qui hérite et reprend le marquisat de son oncle maternel, et charge à cœur les armoiries Colonna d'Istria.

S'agissant de nos armoiries, elles sont réglées ainsi :

Parti de gueules et d'argent

Au 1 qui est Colonna. De gueules à une colonne sculptée d’argent, sommée sur son chapiteau d’une couronne ducale d’or, les ornements, le chapiteau et la base de la colonne sculptée aussi d’or.

Au 2 qui est Istria. D’argent au château naturel surmonté d’une balance de sable mouvante du chef.

À ma connaissance, il n'y a jamais eu de dépôt de règlement d'armoiries à l'exclusion de celui figurant sur l'acte de recognition de noblesse d'Ignace Alexandre au XIXe siècle, où il est précisé : l'écu timbré d'une couronne comtale. Rappelons qu'Ignace Alexandre est fait comte par lettre patente du 24 juillet 1825, sans attribution de lieu, c'est-à-dire 55 après qu'Ottavio fut réintégré dans la possession du titre de COMTE de Cinarca.

Ce qui montre que les armoiries ne sont pas figées mais vivantes.

C'est  Ignace Alexandre  qui dépose le 15 octobre 1825, le règlement  des armoiries portées avant lui par Ottavio,  en  distinguant son rameau par la marque de la couronne comtale et non ducale. IL est fait comte, sans appartenance de lieu, contrairement à Ottavio qui est comte de Cinarca. Rappelons que ce rameau, celui d'Ignace, n'est pas répertorié dans l'acte de recognition de noblesse du 20 décembre 1773. La raison tient, selon notre regretté parent Camille du rameau Joseph-Antoine 15, de ce que Francesco Maria, le trisaïeul d'Ignace Alexandre aurait été absent de Corse au moment du rattachement de la Corse à la France.

Pour autant, l'édition de "Origine e Discendenza della Famiglia Colonna d'Istria," déposé par Ottavio à la Bibliothèque Royale en 1777, estampillée aujourd'hui Bibliothèque de l'Arsenal, vaut dépôt légal de nos armoiries. À tous égards, je possède une photocopie de cet exemplaire, que j'ai obtenue de la BNF, moyennant argent sonnant et trébuchant. Donc, si quelque doute demeuraient sur la validité de nos attributs, la BNF pourra faire force de loi.

Je voudrais lever une autre confusion, l'acte de recognition de noblesse du 20 décembre 1773, -Napoléon ne perçait pas encore sous Bonaparte - précise : "de noblesse prouvée au-delà de 200 ans. Pour les forts en thème 1773 - 200  donne 1573 et au-delà suivant l'acte. La proclamation de Napoléon  empereur des français date du 18 mai 1804, son couronnement du 2 décembre de la même année. Rien à voir pour ce qui nous concerne avec la noblesse d'empire, rien à voir avec l'aigle napoléonienne (monocéphale.) Nous sommes, pour reprendre le mot de Michel Marie d'Ornano, de noblesse immémoriale en opposition à la sémantique  de la race, encore que la tendance actuelle de supprimer le mot race, me conduit à une sérieuse réflexion. Le général de Gaulle dans sons discours du 8 octobre 1943 à Ajaccio, à la Libération, ne parle-t-il pas de race s'agissant de la Corse et des corses ? Nous tenons notre noblesse non pas de la  faveur d'un quelconque gouvernant du moment, mais de nous-mêmes et du peuple. De même que le titre de comte porté par Octave, puisqu'Ottavio a été rétabli dans ses titres. J'en termine, nous sommes aux yeux de la République, non pas "noble" mais "d'ascendance noble." C'est ce que pour ma part je revendique.

Revenons à nos moutons, l'héraldique :

nous devons au cardinal Asciano Colonna en 1597 la confirmation de notre parenté commune et le droit de porter leurs nom et armes,  je cite : "...Quant à notre nom de famille et au blason de notre race, colonne d’argent peinte sur champs de gueules, ornée d’une base et d’un chapiteau en or, surmontée d’une couronne d’or, nous vous en faisons part volontiers... "  (Il faudrait ici reprendre le texte en latin et vérifier que le traduction est bien "blason").

Si l'héraldique a ses règles, elle a, tout naturellement, son vocabulaire. Ainsi, Au 1. De gueules à la colonne d’argent, sommée sur son chapiteau d’une couronne ducale d’or, les ornements, le chapiteau et la base sculptée de la colonne aussi d’or.

Commençons par le mot Gueules. L'étymologie  du mot gueules est incertaine, peut-être persane, romaine ou puisée dans le langage des teinturiers.

Pour ce qui est du 2,  d’argent au château  naturel surmonté d’une balance de sable  mouvante du chef,

argent : Couleur blanche. Pas de marque sigillaire.

naturel : Dans ce règlement la règle est couleur pierre, uni. 

sable : Noir. Quadrillage.

mouvante : "sortant d'un trait de partition, d'un bord de l'écu." C'est le hasard qui réunit la balance avec le terme "mouvante", n'importe quel attribut dans cette configuration serait dit "mouvant/e." Dans les représentations les plus anciennes, maison de Federico d'Istria à Sollacaro ou au fronton de l'abbadia dans la plaine de Sollacaro, la balance est bien "sortant d'un bord de l'écu.

Du chef : le chef est le tiers supérieur de l'écu.

Voici démystifiées, du moins je l'espère, nos armoiries.

Les ornements extérieurs

Ce sont les tenants, supports et soutiens, c'est-à-dire tout ce qui figure hors de l'écu. Ils n'ont pas la même valeur ou n'en ont carrément pas. Avec le temps, les armoiries, ont dépassé leur seule utilité militaire : l'art s'en empara aussitôt qu'elles devinrent des insignes purement graphiques. Au XIIe siècle, les artistes pouvaient s'inspirer de la réalité. Le chevalier portant lui-même son écu ou l'écuyer chargé de l'équipement de son maître fournissaient des modèles quotidiens de tenants, dont la somptuosité devait être reproduite inévitablement dans l'art. On donne le nom de tenants aux personnages humains (hommes sauvages, chevaliers, anges, saints) qui tiennent l'écu. C’est ainsi que les plus anciennes armoiries connues, celles de Geoffroy Plantagenêt à la cathédrale du mans, ont été effectivement par leur titulaire et ont été reproduites en couleur sur la lame funéraire émaillée (Feuille de métal, longue et peu épaisse, toujours rigide, fermant une plate-tombe. Elle peut être émaillée, peinte ou gravée et comporter une épitaphe. Note applicative : Ne pas confondre la lame funéraire avec la plaque funéraire. La lame funéraire peut avoir été extraite de la plate-tombe (dalle) et placée verticalement contre un mur.) Toute représentation d’un seigneur avec son écu constitue en fait un modèle de tenant héraldique. On réserve le nom de supports aux animaux, réels ou fabuleux qui "supportent l'écu. Enfin, s'il s'agit d'objets inanimés tels que colonnes, arbres, etc., on parle de soutien. Pour celles et ceux qui possèdent l'ouvrage d'Ottavio, ils n'auront qu'à s'y reporter. Tous ces symboles sont représentés sur l'eau-forte.

Nous nous arrêterons, en premier lieu, sur le support, pour le cas l'aigle qui porte l'écu. Cette aigle, bicéphale, m'a passablement ennuyé. En toute logique, Ottavio aurait dû représenter une aigle -en héraldique aigle et du genre féminin- aux ailes éployées qui est l'aigle du Saint empire romain germanique. L'héraldiste que j'ai consulté m'engageait vivement à cette modification. Je n'ai pu m'y résoudre. Pour deux raisons. L'une tient au manque de temps pour me livrer à une consultation auprès de chacun des souscripteurs, l'autre ma gêne de "trahir" Ottavio. Les pattes ont été allongées pour donner une impression de plus de force.

Je n'ai pas eu d'hésitation à l'égard du heaume ainsi que du positionnement de la couronne.

Le heaume n'est jamais représenté sans ses lambrequins (lambeaux d'étoffe stylisés attachés au heaume.) Je rappelle que le lambrequin est l'héritier du couvre-nuque. Il fallait soit créer ces lambrequins,  déborder et surcharger les cous de l'aigle, soit le supprimer. J'ai jugé flagrante la faute du conseil d'Ottavio et supprimé le heaume. S'agissant de la couronne ducale, dans le même soucis d'esthétique, elle est toujours détachée. J'ai suivi l'avis de l'héraldiste et les ai séparés l'un de l'autre. Nous ignorons si le conseil d'Ottavio était français ou italien.

L'écu : nous avons harmonisé le rapport entre le support, l'aigle, et l'écu, en réduisant les dimensions de ce dernier.

Par essence, les armoiries ne sont pas figées dans le temps. Je pense les avoir un peu dépoussiérées.