XIV
Paris, 10 Thermidor an X
(29 juillet 1802).
«
Citoyen Préfet, .
«
J'ai appris par lettre du 19 Prairial (8 juin 1802) « du citoyen « Rossi,
Pro-Vicaire général du diocèse de Nice, que vous aviez « destiné
l'ancien Evêché pour mon habitation et que vous alliez dans « peu la
meubler. J'espère, en conséquence, le trouver tout prêt, au « commencement
du mois prochain, et dès à présent je vous en « témoigne ma
plus vive reconnaissance.
.
«
Recevez-la, je vous prie, Citoyen Préfet, comme un
gage de « l'amitié que je vous ai déjà vouée, et qui ne saurait
« être trop intime « pour le bien de la religion et de l'Etat;
c'est de notre accord que « dépend la tranquillité et le bonheur
du département ; je le regarde « comme un de mes devoirs les plus
essentiels, aussi me prêterai-je « de toutes mes
forces à tout ce qui peut y contribuer. "Veillons" bien
le seconder, citoyen Préfet, cet esprit d'union et de paix, et nous « attirerons
les bénédictions du ciel et de la terre. En attendant je « vous prie d'être
persuadé de la sincérité de ces sentiments, tandis « que je suis avec
la plus parfaite estime.
«
Votre très humble et très obéissant serviteur.
« COLONNA D'ISTRIA,
« Evêque de Nice (1). »
Châteauneuf-du-rhône
répondit de suite en assurant l'évêque de son absolu concours. Cette lettre mérite
d'être citée en entier:
21 thermidor an X (9
août 1802)
Au citoyen Colonna d’Istria
Evêque de Nice.
« Ce sera avec bien de l’empressement, Monsieur l’Evêque,
« que je concourrai avec vous au bien de votre diocèse… Il a besoin
« d’un chef aussi recommandable que vous pour
(1)
Arch. Départem. Série V, liasse 1. Cette lettre est entièrement de
la main de Mgr Colonna. Au dos est écrit : Au citoyen Préfet du Département
des Alpes-Maritimes à Nice. C’est la première lettre échangée entre l’Evêque
et le préfet. Elle établit que Jérôme Rossi