XXIX

 

Il est certain que cette arrivée ne rappelait que de très loin l'entrée solennelle que vingt-deux ans auparavant (12 octobre 1780), Mgr Valperga avait faite dans sa ville épiscopale ; mais les temps étaient changés.

Châteauneuf-Randon accueillit Mgr Colonna avec la plus grande courtoisie et mit à sa disposition le second étage de la maison Saint-Pierre, actuellement 8, rue Saint François de Paule, qui servait alors de Préfecture (1). Le jour même, (17 Fructidor) il prévint toutes les autorités et les invita à venir faire visite au nouvel Évêque, l'intention du Gouvernement étant que ces diverses autorités eussent pour le Prélat les égards dus à la dignité dont il était revêtu. Cette visite eut lieu le lendemain, 5 septembre. Le jour suivant (lundi 6), Mgr Colonna reçut le Clergé présenté par le vicaire-général Rossi qui prononça une courte allocution (2).


Arch.. municip. BONIFASSI, volume B fol. 86 verso.

TOSELLI dans son Précis Historique de Nice, 2me partie, tome 2,

p. 365, et l'abbé de VILLAREY dans la Série Cronologica dei Vescovi di Nizza (citée par Toselli) racontent l'arrivée de Mgr Colonna sans ajouter aucun détail spécial.

TISSERAND, Histoire de la Révolution française dans les Alpes-Maritimes, in-8°, Nice. 1878, chap. VI, p. 318-319, raconte brièvement l'installation de Mgr Colonna qu'il fixe à tort au 4 septembre qui est seulement le jour de son arrivée.

(1) Le 30 Prairial an X (19 juin 1802) Châteauneuf-Randon avait loué d'Honoré Vincent Galli, administrateur de l'hoirie de feu Paul de Saint-Pierre cette maison en entier au prix annuel de 3.000 francs. Mainssonnat qui en occupait une partie pour le loyer annuel de 1.000 francs se refusa à l'abandonner, ce dont le Préfet se montra fort contrarié comme il ressort de ses lettres au Ministre de l'Inté­rieur, du 7 Thermidor (26 juillet) et du 17 Fructidor (4 septembre 1802).

Voir Arch. départem. M 20. Le Ministre de l'Intérieur au Préfet, 3ème  Complémentaire an X (20 septembre) et M 24. Une autorisation du Préfet sous la date du 3 Nivôse an XI (24 décembre 1802) pour exiger de Mainssonnat deux trimestres de son loyer, soit 500 francs. .

(2) Arch. départem. M 17. Lettres du Préfet aux autorités civi­les, militaires, judiciaires et administratives, 17 Fructidor an X (4 septembre 1802).

Arch. municip. Notes de Bonifassi, volume B, f° 87 : 5 septembre n° 2715. Il Prefetto con tutte le autorita sono stati a far visita di ceri­monia a Monsignor Vescovo. Ann11.

6 septembre, n° 2717. Monsignor Colonna ha ricevuto la visita deI Clero, ed il Vicario lo ha complimentato con un bel discorsino.