XLVI
L'évêché
fut mis à la disposition de Mgr Colonna vers la fin d'octobre 1802, et il
l'occupa probablement à son retour de Marseille où il s'était rendu en
qualité de délégué pour remettre le palium à son métropolitain,
l'archevêque d'Aix. Au témoignage de Bonifassi (op. cit. n° 2780) il
avait quitté Nice le 26 octobre et son absence fut de courte durée.
Une
lettre du préfet en date du 7 Brumaire an XI (29 octobre 1802) résume toutes
les démarches faites pour assurer le logement de l'évêque :
« Au ministre de l'Intérieur, des Finances et des cultes.
7 Brumaire An XI (29 octobre
1802).
« Citoyen
ministre,
«
Vous m'avez prescrit de désigner une maison nationale convenable pour être
affectée au logement de l'évêque de Nice.
«
Le défaut de maison: nationale m'a forcé de recourir aux moyens praticables
pour reprendre l'ancienne. maison de l'évêché qui avait été aliénée. Je
n'ai pu en trouver d'autres que celui de projeter la cession aux propriétaires
de cette maison des biens nationaux de même valeur.
«
J'ai pris en conséquence le 1er Messidor an 10 un arrêté qui ordonne cet
échange et j'ai soumis cet arrêté à l'approbation du gouvernement. J'ai
eu l'honneur de vous en adresser une ampliation le 14 du même mois.
«
L’évêque de Nice étant arrivé dans l'intervalle, le gouvernement n'ayant
pas encore statué sur cet échange et les propriétaires de l'évêché ne
voulant s'en dessaisir qu'autant que le gouvernement aurait approuvé mon arrêté,
je me suis trouvé dans un embarras extrême pour procurer à l'évêque un
logement convenable et décent. Mais comme je ne doute pas que le gouvernement
n'adopte les mesures que je lui ai proposées et que dans tous les cas je
compte infiniment sur sa justice, je me suis déterminé à traiter moi-même
personnellement avec les propriétaires de l'évêché pour la location de
leur maison. C'est la seule mesure que les propriétaires ont voulu adopter
.et j' ai dû donner cette marque de dévouement personnel an gouvernement
dans cette circonstance.