XLV

 

Le même jour, il avisait le maire de cette démarche, en l'invitant néanmoins à payer provisoirement les ouvriers « parce que les instructions « du gouvernement portent que  les réparations locatives de l'évêché seront « à la charge des communes si elles peuvent les supporter ou à défaut du  département. (1).

 

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A cette date, Mgr Colonna était déjà installé dans les  appartements de l'Evêché réparés sommairement et meublés très modestement. En effet, il n'existait encore aucune règle administrative déterminant la part respective de l'État, du Département et de la Commune dans les frais relatifs aux Evêchés (2). Il fut donc pourvu à l'ameublement dans des conditions assez précaires et beaucoup d'objets furent pris, ce semble, dans le mobilier séquestré de Jean-Louis­ Augustin Lascaris qui depuis plusieurs années dépérissait dans les magasins de la Régie ou dans les appartements occu­pés par les locataires de cet émigré (3). Un inventaire de l'ameublement de l'Evêché dressé en exécution du Décret impérial daté du palais de Milan, 5 Prairial an XIII (25 Mai 1805) démontre qu'il n'était point luxueux (4). L'Evê­que de Nice, du reste, était ennemi de tous fastes et se contentait du strict nécessaire.


 

(I) Arch. départem. M. 23. Le préfet au maire, 27 frimaire an XI (18 décembre 1802).

(2) Un décret impérial du 5 Prairial an XIII accorda à chaque Evêque une somme de 2.400 francs pour son ameublement, en de­hors de la contribution du département.

(3) Châteauneuf-Randon proposa plusieurs fois cette mesure aux Ministres et au Maire de Nice. Il fut souvent aussi question de la destination à donner au mobilier Lascaris, et il existe aux Archives Départementales plusieurs lettres et arrêtés à ce sujet. Voir en particulier celui du 17 Nivôse an X (7 janvier 1802) qui est en minute, liasse M 20, dont les considérants sont à étudier.

Jean-Louis-Augustin Lascaris fut amnistié le 18 Frimaire an XI (9 décembre 1802) et le séquestre apposé sur ses biens à Nice et au Castellar fut levé par arrête du préfet en date du 22 Pluviôse an XI (1 février 1803). Quatre tableaux religieux déposés dans les bureaux: de la Préfecture et provenant probablement de l'ancien Evêché fu­rent remis à Mgr Colonna par arrêté préfectoral du 1er Ventôse an XI (20 février 1803). Arch. départem. K 6.

(4) Voir Nice Historique, 1er mars 1906, p. 70-73. cet inventaire publié par M. Sappia.