Le vrai pont d'Abrà : Ponte Vechju

En venant d'Ajaccio, sur le RN 196, après avoir dépassé le grands pont sur le Taravo -appelé à tort Pont d'Abrà-, on aperçoit de façon fugitive la grande arche du ponte Vechju (ou d'Abrà) dont la construction eut lieu pendant la période génoise. Son nom d'Abrà pourrait venir d'après les recherches entreprises dans les archives de Gênes par José Stromboni du nom d'un entrepreneur génois, Abra'(Abraham) qui, dans les années 1540, a construit, entre autres des tours. A Bonifacio, il y avait une Torre d'Abrà.

En 1778 il avait besoin de réparations. Aussi a-t-on rapports et dessins dans un dossier conservé dans les Fonds de l'Intendance  aux Archives Départementale. On y apprend que le pont d'Abrà était d'un grand intérêt économique et stratégique puisqu'il servait à l'un des chemins provinciaux qui permettaient d'aller d'Ajaccio dans le Sud de l'Île (l'autre, par le pont de Calzola, était plus mauvais). Mais on ne l'utilisait que « dans le temps de la crue des eaux au passage des voyageurs et des détachements qui se rendent de la Province dans celle de Sartène et de Bonifacio ». Qui va payer les frais ? le pont est à la limite des deux provinces : Sartène et Bonifacio et ceux qui en jouissent le plus sont «les communautés de la pieve d'Istria... pour le passage de leurs troupeaux et le transport des denrées qu'elles viennent débiter au marché d'Ajaccio». Il est décidé que les deux Provinces financeraient pour la moitié, le Roi et les États de Corse pour l'autre moitié. La RN 196 en tuant l'activité du chemin muletier le rendra caduc ; L'endroit est merveilleux et il est classé.