XLVII
«
J'ai passé avec eux un contrat dont j'ai l'honneur de vous transmettre ci-joint
une copie; ainsi que des arrêtés que j'ai pris à cette occasion. J'ai fait
faire sur-le-champ les réparations les plus urgentes et j'ai remis la maison à
la disposition de l'évêque.
.
«
Pendant un mois que cette exécution a duré, j'ai eu le plaisir de loger et
avoir chez moi l'évêque.
«
Tel est, citoyen ministre, le résultat des mesures que j'ai dû prendre en
suite de vos ordres et de vos instructions. Cet état de choses vous prouvera,
sans doute, qu'il est urgent que le gouvernement statue sur mon arrêté du
1er Messidor. e vous prie de remettre cet objet sous les yeux des consuls.
« J'ai l'honneur de vous saluer. » (1).
L’
opération proposée par l' arrêté préfectoral du 1er Messidor an X était très
avantageuse, tout à la fois pour Pierre Mages qui avait payé l'évêché un
prix presque dérisoire, et pour l'état qui rentrait en possession, sans bourse
déliée, d'un immeuble confisqué, puis aliéné et dont il avait encaissé le
prix, par la cession de terres également confisquées et jusqu'alors invendues.
Néanmoins,
malgré les démarches que Mgr Colonna fit probablement à Paris auprès des
ministres intéressés et malgré les nombreuses lettres de rappel écrites par
Châteauneuf-Randon, l'approbation de cet arrêté restait en suspens. Le
ministre des finances, que cet objet concernait exclusivement puisqu'il
s'agissait d'une cession de biens nationaux ne prenait pas de décision. C'est
que, après examen, il avait été reconnu que le ministre n'avait point qualité
pour autoriser l'échange en question et qu'il était besoin de l'approbation
du Corps législatif. Beaucoup d'affaires similaires se présentaient alors
journellement et, comme pour toutes, la difficulté était la même, le
gouvernement se décida à proposer divers projets de lois pour les trancher définitivement.
Tel fut le but des lois des 2, 13, 17 Floréal an XI (24 avril, 3 et 7 mai
1803), 24 Pluviôse an XII (14 février 1804),
(1) Minute il laquelle le préfet a ajouté plusieurs passages et en particulier celui relatif an séjour de l'évêque chez lui. Arch. départem. M.23.