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La seconde était l'ancienne maison épiscopale aliénée qui réunissait toutes les conditions désirables. Châteauneuf­ Randon chercha donc à rentrer en possession du vieil Evêché, et comme il n'avait pas d'argent disponible, il fit proposer à Mages et à Spréafico de l'échanger contre d'autres propriétés nationales de valeur équivalente et à leur choix. La proposition fut bien accueillie et les acquéreurs désignèrent un certain nombre de biens nationaux qu'ils désiraient en échange. Parmi ces biens se trouvait une terre située au quartier de Riquier alors affermée à Etienne Gastaud et qui dépendait de la succession de Jean-Paul-Augustin Lascaris, inscrit sur la liste des émigrés et non radié. Cette terre était précisément celle où s'élevait le Monastère des Religieuses Cisterciennes avant leur transfert dans l'enceinte de la ville au XYLÈME   siècle. Elle avait depuis appartenu à la noble famille des Riquiéri dont avait hérité les Lascaris, et, avant 1792, cette terre payait un cens annuel au Chapitre de Nice. .

ElIe ne put être cédée à Pierre Mages car un arrêté  du Préfet en date du 25 Germinal an X (15 avril 18o02) en avait affecté une partie à l'établissement d'une pépinière départementale (1).         .

Par un arrêté du 10 Floréal an X (30 avril 1802) le Préfet décida que Sainte-Réparate serait église métropolitaine et que les propositions d'échange de Pierre Mages pour l'Evêché seraient acceptées en principe (2). Le 14 Floréal (4 mai) il avisa simultanément de sa détermination les Ministres de l'Intérieur et des Finances, en priant ce dernier de l'autoriser à conclure l'échange (3).  


(1) Arch. départem. K 4 f° 60. L'arrêté créant la pépinière ne fut point exécuté de suite et le 27 Frimaire an XI (18 décembre 1802) Châtteauneuf-Randon en adressa une ampliation à Boulay conseiller d'Etat (ayant le Département des Domaines nationaux) pour en obtenir l'approbation, Ibid. M. 24.

Rien n'était fait encore plusieurs mois après, et le Préfet Du Bouchage prit le 19 Fructidor an XI (6 septembre 1803) un arrêté désignant un des jardins dépendant de l'école Centrale supprimée pour établir cette pépinière. Le 20 Fructidor, le Préfet demandait approbation de cet arrêté qui reproduisait les ,dispositions d'un ar­rêté précédent de Châteauneuf-du-rhône, sous la date du 13 Floréal au XI(3 mai 1803). 1Ibid.. M 24.

(2) Arch. départem. K 4 f° 54. Arrêté du 10 Floréal an X.

       (3) Arch. départ.  Série V, liasse 1. Lettres du 14 Floréal an X.