XLII

 

Châteauneuf-Randon avait communiqué à Mgr Colonna le 24 Fructidor (II septembre) (1) les divers arrêtés successivement pris par lui pour son logement et dans ses conversations particulières, il lui avait certainement expliqué pourquoi, malgré toute sa bonne volonté, il n'avait pas encore réussi à réparer et à meubler l'ancien évêché. Il semble, du reste, que les rapports les plus sympathiques et les plus cordiaux s'établirent rapidement entre le préfet et le prélat (2). On en fit un crime à Châteauneuf-Randon, qui ne s'en émut guère comme en témoigne sa correspondance.

Il écrivait le 24 Fructidor, an X (II septembre 1802) au citoyen Colonna, évêque de Nice:

 

« J'ai l'honneur de vous adresser, Citoyen Évêque, une copie de touts les arrêtés que j'ai pris successivement pour assurer votre logement dans la maison qu'avaient autrefois occupée vos prédécesseurs, ils sont à la date du 14 de ce mois, j'y joins une copie du bail que j'ai passé avec les propriétaires de cette maison. J'en ai fait remettre les clefs au Maire de la ville qui demeure chargé des réparations et de l'ameublement. Je ne doute pas qu'il ne mette a s'en bien acquitter le même zèle et la même activité que moi, et que sous peu de jours, il ne me procure le plaisir de vous annoncer que le logement est enfin convenablement assorti à votre usage et à votre caractère.

« Veuillez en attendant, croire au plaisir sincère que j'éprouverai de vous avoir longtemps chez moi.

« Je me félicite, citoyen évêque, de ce qu'en me chargeant de vous choisir une maison, le gouvernement m'ait...


(x) Voir deux lettres du Préfet à : Mgr Colonna du 24 Fructidor an XI. Arch. Départ. M. X7.

(2) Le préfet lui-même le raconte à Coulomb, secrétaire général du Ministère de l'Intérieur, dans sa lettre du 12 Vendémiaire an XI (4 octobre 1802). Après avoir parlé de l'hostilité des membres de la loge maçonnique de Nice à son égard, il ajoute : « Ils osent se rabattre sur mon intimité avec l'évêque de Nice, homme vertueux, politi­que et philosophe... » Arch. Nation.  F I° III 3. Alpes-Maritimes. Correspondance.