Tandis
que la généalogie de Guido s’arrête au bout de trois générations, celle
de Guglielmo se poursuit glorieusement. Son fils Sinuncello, dit Giudice (le
juge), vers 1250, est une des grandes figures de l’île. Il a pratiquement
unifié le pays sous sa domination et il lutte farouchement, jusqu’au bout
pour l’indépendance Corse.
Mais
Gênes, tout en se heurtant à une opposition sans cesse renaissante, reprend le
pays en main età partir de 1347, exploite le N.E. de l’île «
La Terre
du Commun », dont elle assure la sécurité moyennant tribut annuel,
laissant au Sud, une organisation féodale.
Chez
les Cinarchesi, des quatre fils de Giudice, c’est Salnese, qui continuera la
lignée. Un des fils de Salnese, Arrigo ou Henri, aura une forte personnalité et
jouera, vers 1375-1400, un rôle de premier plan.
Après
une brève intervention de
la France
(le Maréchal Boucicaut gouverne
la Corse
de 1396 à 1409, au nom du Roi Charles VI), voici qu’interviennent les rois
d’Aragon et de Sicile.Soutenu par
eux, Vincentello I, (géner. XVII) débarque en Corse et se fait proclamer Comte
en 1407 ; chassé, il poursuit la guerre jusqu’ en 1414, assiégeant
même Bastia, puis doit s’enfuir en Aragon…Mais il revient conquérir l’Île
en 1421, avec l’aide de l’armée aragonaise d’Alphonse V. Vincentello I
qui a fait édifier la citadelle de Corte, est, avec Giudice, le plus grand des
Cinarchesi. Mais comme son aïeul, il ira mourir à Gênes, non pas de
vieillesse, lui, mais exécuté par ses ennemis du Sérénissime Sénat.
Giovanni, (son frère et son lieutenant), perpétuera la race et poursuivra le
combat pour l’indépendance.
***
En
1453 est créaé l’Office ou Banque de Saint Georges : Gênes confie
l’administration de
la Corse
à cette société, qui va laisser pratiquement l’île à l’abandon.
Après
une courte période de domination milanaise (1463-1478), voici que
la Banque
mène une lutte opiniâtre contre les grands féodaux du Sud. Nous voyons
pourtant Vincentello II (géner. XX),
confirmé dans son fief par ladite Banque en 1497 et en 1509 ; et on
reconnaîtra son droit de justice en 1526. Ce Vincentello II est le type parfait
du grand féodal et son testament (p.33) une pièce extraordinaire : il y
prend toutes les mesures pour assurer à jamais la survie de son nom et de son
fief ; il veut que les filles -de génération en génération- si elles
deviennent veuves, regagnent le foyer de la tribu…Vincentello II ne se doutait
pas que l’une de ses propres filles Franchetta(1), serait la mère
de Vanina d’Ornano, tuée par son terrible et respectueux mari Sampiero Corso,
à Marseille, le 10 Août 1563 !
Des
septfils de Vincentello II, deux
seulement auront une descendance durable : Gio-Francesco et Giulio.
A
la génération suivante (XXII), on trouve quatre membres de la famille -quatre
cousins germains -Vincente, Giovan Luigi, Rinuccio et Federico, engagés comme
capitaine dans le régiment corse fondé par François 1er, régiment
qui débarque dans l’île sous Henri II, le 24 août 1553, et prend possession
de
la Corse
sous le commandement de Sampiero.
L’oncle
Jules, prudent, est resté chez lui…De fait, les choses ne tardent pas à
tourner mal et en 1559, au traité de Cateau-Cambrésis, l’île est
restituée aux génois.
(1)Testament de Franchetta (Francischetta)
aux archives
d’Ornano