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Association pour l'Étude Généalogique et Historique de la Famille Colonna d'Istria Hommage à François Marie Jean Côme Damien COLONNA d’ISTRIA
Tout a été dit et avec talent. Cependant, puisqu’il m’est donné de prononcer l’avant-dernier mot -il sera bref, je vous l’assure- de prononcer l’avant-dernier mot disais-je, à l’hommage rendu à François, Marie, Jean, Côme, Damien Colonna d’Istria, je voudrais exprimer, simplement, au nom de l’Association pour l’étude Généalogique et Historique de la Famille Colonna d’Istria, que j’ai l’honneur de présider, un ultime hommage, celui des siens. Si l’histoire de la Corse nous enseigne qu’elle est faite de peine, de sang, de douleur, alors François est, plus que tout autre, un enfant de cette Île, de cette piève, de ce village, berceau de notre maison. Très tôt, la vie l’a marqué profondément dans sa chair, peut-être, diront certains, pour mieux montrer la clarté de son intelligence, qu’il a mise au service de la pensée. Je ne peux évoquer sa mémoire sans éprouver moi-même un sentiment de douleur et en même temps, d’humilité. L’homme a souffert en silence, puisant au plus profond de son mal, la force d’être meilleur -certainement le meilleur d’entre-nous- la force de mener à son terme son combat qui était de vivre malgré tout, envers et contre tous. Il me revient ce vers de Nuits et brouillards, de Jean-Ferrat : « survivre encore un jour, une heure, obstinément. » François a fait de son handicap un modèle de vertu, de dignité, de courage. Si nous faisons l’inventaire de nos rencontres, si nous en tirons le bilan, il est peu significatif de ce que nous étions en droit d’espérer. Combien de fois avons-nous vu jaillir l’étincelle d’intelligence au détour d’une conversation, qui nous invite à arrêter le temps ? Combien de nos formateurs ont-ils su nous intéresser, nous approcher ? Combien sont-ils à s’être préoccupés de nous. Peu ! Aussi loin que nous puissions remonter le temps. Peu ! Pour les plus nantis. François existait, par chacun de ceux qui ont levé leur regard jusqu’à lui, il existait par les autres. Il était celui-ci, ou celui-là, tout à l’écoute vibrant sous la magie du verbe, sésame de l’esprit. Rare moment ou nous nous révélons à notre intelligence, parce que notre vis-à-vis s’adresse non à lui, mais à nous. François était l’autorité, non cette once de pouvoir du petit chef, verticale, pesante, annihilante. Non ! Il était l’autorité qui invite, qui accompagne, qui va l’amble. Sa condition ne le prédisposait pas au respect, pourtant il sut l’inspirer. Sa force de caractère suppléait en tous points à la fragilité de son état. Il était dans le droit fil même de ses aînés, portant haut le flambeau de son nom, de son village, de son Île. François, au-delà des mondes, tu nous manques ! En est-il un parmi nous qui n’aurait souhaité te rencontrer, t’écouter, te parler ? Lire dans ton regard l’humanité qui t’habitait, celle que moi-même je devine dans la seule photo de toi qui m’est bien heureusement parvenue. Tu nous aurais appris, et peut-être aurions-nous retenu de ta sagesse en ce temps de basculement des civilisations. Je l’ai dit en préambule, je serai bref. Pour autant, je tiens à remercier : · Monsieur Mondoloni, maire de Sollacaro et l’ensemble du conseil municipal · Jean-Jacques Colonna d’Istria qui portait ce projet depuis si longtemps · Bien évidemment les proches de François, Charlotte sa nièce, Louis son neveu et François et Albert ses petits-neveux · Vous-mêmes qui êtes là. Antoine Colonna d’Istria, ce 10 mai 2013 |
