Cérémonie de dévoilement de la plaque sur la maison natale de François Colonna d’Istria, philosophe né le 27 septembre 1864 par Charlotte Colonna d’istria, suivie de l’attribution de son nom à une rue de Sollacaro par le Maire, Monsieur Alex  Mondoloni,  et son conseil municipal, le vendredi 10 mai 2013, à 10 et 11h.

François Colonna d’Istria   27 septembre 1864 - 24 décembre 1925


 

SOLLACARO CLOTURE DE LA CÉRÉMONIE  DU 10 MAI 2013 EN L’HONNEUR DE

FRANÇOIS COLONNA d’ISTRIA

  

Mesdames, Messieurs,

Avant de clôturer de manière traditionnelle cette cérémonie, je souhaiterais une dernière fois remonter le temps.

Nous sommes en décembre 1914. La France est en guerre depuis le mois d’août.

Voici ce qu’écrivent les élèves d’une classe de Louis le Grand à leur professeur de philosophie, François COLONNA d’ISTRIA :

« À un moment consacré, surtout pour les jeunes, aux seules préoccupations de l’action, votre cours de philosophie a entretenu en nous la vie et le goût des idées, nous a fait sentir l’équilibre qu’il est bon de réaliser entre les sollicitations de l’action et les choses de l’esprit. En soutenant en nous la réflexion, non seulement il nous a prévenus contre les inconvénients de l’action exclusive, mais il nous a en même temps montré la voie à suivre dans cette action. Les idées que nous avons recueillies de vos leçons sur Platon contribuent à nous éclairer sur la valeur des événements ; en nous aidant d’elles, il nous est permis de mieux saisir où sont la justice et le droit et quel doit être leur rôle. Par là vos leçons nous ont été aussi des sujets de réflexion sur notre devoir qu’elles n’ont fait qu’encourager en le précisant. La philosophie par cette réflexion qu’elle entretient sur les faits n’est - elle pas la source des plus solides conseils ? »

En cette période sombre de notre histoire, plus qu’entre toute autre, François COLONNA d’ISTRIA ne pouvait se contenter d’être un simple professeur, fût-ce de philosophie au sein d’un établissement prestigieux.

Les mots choisis par ses élèves sont révélateurs : le professeur est là pour leur ouvrir les yeux à un monde qui dépasse les apparences, leur dévoiler la lumière véritable qui pourra ensuite les guider dans la vie.

En ce sens, l’homme et la matière qu’il enseignait sont étonnamment contemporains.

Et de fait, ce vibrant hommage rendu à François COLONNA d’ISTRIA ne peut que faire écho à celui qui, près d’un siècle plus tard, aujourd'hui, lui est rendu dans son village natal, par les siens.

Mais, si François COLONNA d'ISTRIA était un éminent professeur de philosophie, un chercheur et un guide spirituel loué et reconnu par ses pairs, il était aussi un Corse, un sollacarais et mon grand oncle.

Aussi, au nom de ses neveux, mon père Louis COLONNA d’ISTRIA que j’ai l’insigne honneur de représenter - son âge et son état de santé ne lui permettant pas d’être parmi nous en ce jour - et sa sœur Charlotte COLONNA d’ISTRIA que tous connaissent ici, permettez-moi de remercier les personnes présentes en cette matinée et qui ont participé à cette belle et émouvante cérémonie.

1)    Et en tout premier lieu la municipalité de Sollacaro, « puissance invitante » si j'ose dire, représentée par M. Alexandre MONDOLONI, son maire, M. Jean Jacques BARTOLI, premier adjoint, et les membres du Conseil Municipal, qui, tous, portent haut les couleurs de Sollacaro, et nous font en ce jour le très grand honneur, par son nom attribué à l’une des rues du village, de perpétuer la mémoire de l’un de ses enfants ; Monsieur le Maire auquel j'exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude pour l'émouvant discours qu'il vient de tenir.

2)    Mes remerciements vont également à M. le Conseiller Général, M. Paul Jo CAÏTUCOLI,

3)    à M. le Président de la Communauté de communes du Taravo, M. Paul André CAÏTUCOLI,

4)    à Mesdames et Messieurs les maires de la Communauté de communes du Taravo.

Votre présence, Mesdames et Messieurs les personnalités issues du monde politique, à quelque niveau que ce soit, était indispensable, pour souligner une fois encore, si tant est qu'il en fut encore besoin, que François COLONNA d'ISTRIA, au delà du caractère public du personnage, appartenait, comme nous aujourd'hui, à cette même communauté corse, géographique, historique et politique. Soyons en fiers.

5)    Comment ne pas remercier également l’Association COLONNA d’ISTRIA, représentée par son Président, Antoine COLONNA d’ISTRIA, dont vous tous connaissez le dévouement, la peine et le temps qu'il lui consacre.

Dévouement et temps partagés par les membres du bureau et les adhérents qui font vivre et s'épanouir depuis bientôt six ans cette jeune et dynamique association ; et j’ai la faiblesse de penser que le dévoilement de la plaque sur la maison qui a vu naître François COLONNA d’ISTRIA constituera, avec les “Istriades” chères à Antoine, l’un de ses temps forts.

6)    Mes remerciements vont maintenant à Mesdames et Messieurs les acteurs du monde universitaire et culturel, et, primus inter pares, à Jean Jacques COLONNA d'ISTRIA, qui, le premier, avec ma tante Charlotte, voulut honorer la mémoire de François COLONNA d’ISTRIA ; Jean Jacques qui a su, aujourd’hui, avec le talent qui est le sien, rendre un hommage puissant à François COLONNA d'ISTRIA, à la fois émouvant et fidèle dans sa restitution, s'agissant de l'homme, et documenté, s'agissant du philosophe.

7)    Mes remerciements vont enfin à toutes les personnes, habitantes de Sollacaro et d’ailleurs, qui ont pris part à cette cérémonie et qui, par leur présence, lui ont donné tout l’éclat qui fut le sien.

À titre de conclusion, je voudrais revenir sur le sujet de la première dissertation qui fut donnée par mon grand oncle à Sartre et que M. le Maire de Sollacaro et Jean Jacques rappelaient fort opportunément dans leur hommage : « Qu'est-ce que durer ? »

À nous voir tous réunis en ce jour, en ce lieu, pour célébrer François COLONNA d'ISTRIA, près de 90 ans après sa mort, une réflexion en forme de pari peut venir à l'esprit : « durer, c'est ne pas être oublié... »

Au cas d'espèce, le pari est réussi.

Merci à tous.

François COLONNA d'ISTRIA

Sollacaro, ce vendredi 10 mai 2013


Résumé de la cérémonie

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